Je remonte ce sujet, parce que ... ben, parce que, quoi.
Ayant fait option théâtre en seconde, j'ai vu 7 pièces en tout, qui ne m'ont pas toutes beaucoup plu.
Andromaque, de Racine : j'ai trouvé ça extrêmement lourd, tant dans le texte d'origine que dans la mise en scène. Le décor était froid, et le jeu m'a paru assez grandiloquent par moment.
Ils nous ont enlevé le "h" : cette pièce, crée en 2006 par Benoît Lambert, était jouée par des gens "normaux" (pas des acteurs), qui n'intervenaient pas réellement. Ils lisaient des documents et racontaient des anecdotes sur l'histoire d'Alst(h)om, industrie qui a fait vivre Belfort, parlant de l'univers de l'usine (les vacances organisées, le travail, la vie des ouvriers et de leurs familles...) puis du rachat d'Alsthom, dont on a effectivement enlevé le "h", ce qui ne soutenait plus leurs surnom d'"Alsthommes". Tout était là aussi très symbolique, la bande-son variée alternait chansons, messages officiels d'époque et bruitages, le tout était légèrement inquiétant mais plein d'émotion. Après la pièce, Benoît Lambert a recueilli les avis et paroles du public ; il a par la suite envoyé une lettre à tous les spectateurs disant combien il avait été ému et heureux de notre participation à tous (faut dire, les lycéens n'étaient pas en reste pour alimenter la discussion).
La Cantatrice Chauve, de Ionesco : trop absurde pour moi, ça m'a d'ailleurs attristée de ne pas réussir à aimer. Certains passages étaient vraiment bien, mais je n'ai pas vraiment saisi les liens entre les différents ensembles. Le personnage de la bonne lisait également les indications scéniques d'origine, ce qui a donné lieu à de nombreuses fausses fins.
Un chapeau de paille d'Italie, d'Eugène Labiche : une de mes préférées. Long et original, avec une performance énorme des comédiens, qui manifestaient une énergie étonnante, couraient, sautaient, dansaient et chantaient (parfois même des parties d'opéra), le tout sans aucun effort visible. L'histoire paraît simple mais donne lieu à de nombreuses péripéties (et permet des choses telles qu'une comédienne nue sur scène, des morceaux de mannequins pendus dans les airs, une chambre dans une boîte ...).
La Dispute, de Marivaux : pas mal du tout, et très amusant.
Xu : peut-être avez-vous entendu parler du
Baleinié, ce Dictionnaire des tracas
, qui liste des situations plus ou moins désagréables et tout à fait véridique, mais pour lesquelles on n'a pas de nom. Trois personnes ont décidé de créer ces noms (exemple : Boulbos : camion qui vous masque systématiquement les panneaux sur l'autoroute). Très original aussi, avec un décor varié difficile à représenter (manque de pot, c'était un de nos boulots
), des chansons et des passages franchement comiques. Dommage que ça ait été si long, et si décousu.
Amor ou les Cid, d'après Corneille : un mélange entre le texte classique et une réécriture, jouée par des comédiens survoltés. Super aussi, un article était d'ailleurs paru dans
l'Est Républicain sur le sujet.
Une année de théâtre pendant laquelle nous avons appris le cercle circassien, les massages, la relaxation, la vision périphérique, les techniques de clown ... Nous avons aussi joué une partie de
Quai Ouest (des bouts de différentes scènes, avec plusieurs élèves par personnage, et sans qu'on nous parle de l'histoire d'origine) et une "improvisation" nommée
Le Banquet (dans laquelle nous attendions un PDG qui n'arriverait jamais, et où convives et serveurs disparaissaient [faussement] joyeusement les uns après les autres). Ces cours étaient vraiment agréables (sauf les analyses de spectacles) et nous ont permis de découvrir beaucoup de choses.
C'était mon expérience du théâtre.